Pauline Rumpf de 20min.ch revient sur les critiques que je formule à l’égard de l’interdiction du Hamas:
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«Cela risque de pousser à la radicalisation»
Cette interdiction est cependant jugée dangereuse par Ahmed Ajil, criminologue spécialiste de la lutte antiterroriste. D’abord, parce qu’elle risque de limiter la marge de manœuvre de l’aide humanitaire sur place. «La différence avec des organisations comme Al-Qaïda ou l’Etat Islamique, c’est que le Hamas fait partie de l’appareil étatique et de la société civile. Il assure des tâches sans lien avec les actes de violence. Soutenir la population sera donc plus compliqué, c’est elle qui en souffrira.»
Deuxième problème, selon ce chercheur: la mobilisation politique. «Des comportements ou appels proches des revendications de la population elle-même, comme le slogan «Palestine libre», pourraient désormais être pénalement poursuivis, ou mettre les militants sur le radar des services de renseignement. On risquera beaucoup à s’engager pour Gaza, et presque rien à soutenir un acteur qui commet des crimes de guerre. Cette réduction des espaces d’expression risque de pousser à la radicalisation.»
L’expert déplore une loi lancée dans un contexte très politisé, et regrette que la voie pénale n’ait pas été utilisée pour mener une enquête approfondie, comme ça avait été le cas pour les Tigres Tamouls par exemple.